18 mois de prison ferme requis contre le «gifleur» d’Emmanuel Macron
À l’issue de la prolongation de sa garde à vue, Damien T. a été transféré au palais de justice de Valence dans la Drôme ce jeudi pour être présenté au procureur et jugé dans le cadre de sa comparution immédiate.
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Deux jours après la gifle la plus médiatique de ces dernières années, Damien T., qui a levé la main sur Emmanuel Macron mardi lors de sa venue à Tain-l’hermitage, était jugé en comparution immédiate ce jeudi après-midi au palais de justice de Valence. Le jeune homme de 28 ans avait été placé jusqu’alors en garde à vue pour violences sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Emmanuel Macron a choisi de ne pas porter plainte. Interrogé par BFM TV ce jeudi sur le fait de ne pas avoir porté plainte contre son agresseur, le président a répondu que « la justice s’en est tout de suite saisie, et compte-tenu la place qui est la mienne, je pense qu’il fallait laisser la justice suivre son cours ».
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Pendant sa garde à vue, le prévenu s’est dit proche de « la mouvance des gilets jaunes » et partageant des « convictions politiques traditionnelles de droite ou d’ultra-droite » sans être « d’aucun parti ni militantisme exprimé », détaille le procureur de la République de Valence.
Selon le même procureur, le Drômois, qui a porté la gifle à Emmanuel Macron, a « reconnu les faits ». Et d’ajouter : « Il soutient avoir agi d’instinct et sans réfléchir pour exprimer son mécontentement ».
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18 mois requis
Cette gifle, « parfaitement inadmissible » est un « acte de violence délibérée », a soutenu le représentant du ministère public, face à l’homme de 28 ans, cheveux long, t-shirt vert et lunettes sur le nez, qui était jugé en comparution immédiate.
Interrogé sur son ami Arthur C. chez qui un exemplaire de Mein Kampf a été retrouvé et la photo où il ressemble à Hitler, Damien T. dit ne pas voir « le rapport ». « C’est moi qui ai offert Mein Kampf à mon ami, il est passionné de Seconde Guerre mondiale », explique le prévenu.
L’auteur de la gifle au président de la République risque 3 ans d’emprisonnement et quelque 45 000 euros d’amendes. Son acolyte, qui a filmé l’agression du chef de l’État « va se voir délivrer une convocation en justice pour la fin du second semestre 2022 pour répondre des infractions en lien avec les armes détenues illégalement » trouvées à son domicile, a précisé le magistrat dans le communiqué.
Dans son réquisitoire, le procureur a demandé 18 mois de prison ferme contre l’agresseur. « Ce geste n’est pas qu’une volonté de frapper, mais c’est de l’humiliation. Il traite son interlocuteur comme un enfant à qui on voudrait mettre une claque. Il le rabaisse », analyse-t-il.
Le procureur a également demandé une interdiction définitive d’exercer une fonction publique, et une interdiction des droits civiques ainsi que de détenir une arme pour une durée de 5 ans.