Cette superstition remonte au Moyen-Âge, une époque où les bourreaux, redoutés et méprisés, exécutaient les condamnés en public, souvent pendant l'heure du marché, permettant au peuple d'assister aux exécutions. Pendant cette période, les boulangers, conscients que les bourreaux étaient occupés à ce moment-là, avaient l'habitude de mettre de côté du pain pour leur propre déjeuner. Pour distinguer ces pains de ceux destinés aux autres clients, ils les retournaient, les plaçant à l'envers, sur le dos.
Le pain des bourreaux
Ainsi, le pain à l'envers devenait le symbole du bourreau. Par association d'idées, le pain à l'envers était alors associé à la mort, voire au diable. Les clients, qui avaient identifié ces pains comme étant ceux des bourreaux, évitaient non seulement de les toucher dans les boulangeries, mais prenaient également grand soin de ne jamais poser le pain qu'ils avaient acheté à l'envers sur leur table, de peur d'attirer le mauvais œil.
Le pain à l'envers est ainsi devenu synonyme de malheur, une croyance qui a traversé les siècles jusqu'à nos foyers, où nos grands-mères rappellent encore : "On ne pose pas le pain sur le dos !"
Pour aller plus loin, lorsqu'un chrétien avait malencontreusement touché le fameux pain à l'envers, il conjurait le mauvais sort en traçant une croix sur le pain à l'aide d'un couteau avant de le consommer.
«Le boulanger avait coutume de lui réserver un pain», raconte Laurence Caracalla dans son livre Aux origines des 100 superstitions qui hantent ou réjouissent notre quotidien. Afin que le bourreau puisse l'identifier, le commerçant lui mettait alors sa miche à l'envers. Une opération qui n'échappait pas aux yeux des clients. De peur de s'attirer le mauvais œil, ces derniers évitaient alors de le toucher. C'est ainsi que tout naturellement, le pain retourné fut associé à la mort ou du moins, au malheur.
Ainsi lorsqu'un chrétien venait par malchance à toucher au fameux pain, il devait, pour conjurer le mauvais sort, le marquer d'une croix à l'aide d'un couteau avant de le manger. Une autre manière de suivre l'adage «un esprit saint, dans un corps saint»... Aujourd'hui on tâchera simplement de retourner la baguette. Ni vu, ni connu!
Avec Agences
Commentaires
Enregistrer un commentaire