Le 14 février dernier, Delphine Serreau, originaire de Néons-sur-Creuse (Indre) et éleveuse de chèvres, s'est présentée à l'Élysée accompagnée de Princesse, l'une de ses chèvres, dans l'espoir de sensibiliser les autorités à sa situation critique. Accablée de dettes, elle risquait la perte de son exploitation et l'abattage des 80 animaux de son troupeau, rapporte Ouest-France.
Sur le parvis de l'Élysée, elle a partagé son témoignage avec une équipe de BFMTV, avant d'être reçue au ministère de l'Agriculture.
"Je suis sauvée, nous sommes sauvées"
Son récit a profondément ému plus de 6 500 personnes, qui ont généreusement contribué à une collecte en ligne lancée par l'agricultrice dans l'espoir de sauver sa ferme. Ce lundi 26 février, elle a réussi à rassembler plus de 200 000 €, une somme suffisante pour maintenir son activité.
"Je suis sauvée, nous sommes sauvées, toutes ensemble dans ce grand défi. Une fois de plus, je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers toutes les personnes qui m'ont aidée à surmonter cette épreuve", a-t-elle déclaré à BFMTV, exprimant une certaine gêne à devoir faire un tel appel à l'aide.
"Il y a des personnes extraordinaires", a-t-elle ajouté, se réjouissant auprès du Figaro. "Une grand-mère m'a écrit que ses petits-enfants avaient rassemblé tout ce qu'ils avaient pour me donner 12 €. C'est adorable."
Une victime d'une mauvaise qualité de foin
La situation difficile de l'éleveuse découle de l'achat, en décembre 2023, de 30 tonnes de foin de luzerne, payées d'avance, mais devenues inutilisables en raison de leur contamination par des bactéries. L'incapacité de ses 80 chèvres à produire du lait a privé l'éleveuse de revenus, alors qu'elle produit des fromages AOP.
"Nous ne cessons de parler des politiques ou des grandes distributions qui nuisent aux agriculteurs, mais dans mon cas, c'est un agriculteur qui aurait pu me ruiner en me vendant un mauvais foin et en ne prenant aucune mesure. Il aurait pu remplacer le chargement, sachant dans quelle situation cela allait me plonger, moi et mes chèvres", a-t-elle expliqué à BFMTV.
Cette livraison défectueuse aurait engendré, selon elle, une perte de 60 000 €, la mettant en danger de faillite. Avec les prêts, le montant total réclamé par sa banque s'élève à 400 000 €. Une partie de cette dette aurait dû être remboursée d'ici le 31 décembre 2023, mais l'agricultrice a obtenu un délai supplémentaire en raison du lancement de sa collecte de fonds.
Avec Agences
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