Dans l’Orne, la première route solaire mondiale est en cours de destruction, un fiasco à 5 millions d’euros
Inauguration en grande pompe, fin en toute discrétion
Inaugurée en décembre 2016 sous les projecteurs en présence de Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, la route solaire de Tourouvre tire aujourd'hui sa révérence dans l'indifférence générale. Composée de panneaux photovoltaïques intégrés à la chaussée, cette innovation prometteuse n’a pas tenu ses promesses.
Les étapes du démantèlement
Le démantèlement a commencé par la dépose des coffrets électriques, suivie de la destruction du muret longeant la route sur un kilomètre. L’enlèvement des panneaux solaires au sol est prévu ensuite. La fin du chantier est annoncée pour le 7 juin 2024, selon Actu.fr.
Une décision amère et résignée
L’annonce de la destruction avait été faite lors du conseil municipal du 15 février dernier, dans un climat de résignation et d’amertume. Dès les premières semaines d’exploitation, de nombreux problèmes sont apparus : les dalles solaires se sont rapidement couvertes de feuilles mortes et ont été endommagées par la circulation des tracteurs. Ces dalles ont dû être remplacées à plusieurs reprises, entraînant des fermetures fréquentes de la route et rendant le projet peu viable à long terme.
Des plaintes et une production d’électricité dérisoire
Un autre problème majeur était le bruit de roulement excessif produit par le revêtement solaire, qui dérangeait les riverains de la Nationale 12. La vitesse de circulation avait même été réduite à 70 km/h pour atténuer ce vacarme, rapporte Contribuables Associés.
L’objectif ambitieux de fournir de l’électricité grâce aux panneaux solaires intégrés à la chaussée n’a pas été atteint. En 2022, la production d’électricité était si faible qu’elle ne pouvait alimenter que trois logements. L’idée d’éclairer le village grâce à cette route a été abandonnée.
Un coût exorbitant pour un échec
Au total, cette expérimentation aura coûté au moins cinq millions d’euros d’argent public, en plus des 48 000 euros dépensés pour une fresque dessinée sur le muret. Un long fiasco de huit ans, marqué par de grandes espérances et de lourdes désillusions.
Avec Actu.fr
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