La chanteuse Françoise Hardy est morte à l'âge de 80 ans, annonce son fils Thomas Dutronc

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La chanteuse Françoise Hardy est morte à l'âge de 80 ans, a annoncé son fils Thomas Dutronc ce mardi soir. Elle souffrait d'un cancer du pharynx depuis de nombreuses années.

Françoise Hardy, une des grandes figures de la chanson française, est décédée à 80 ans. C’est son fils Thomas Dutronc qui a annoncé le décès, mardi soir sur ses réseaux sociaux, avec une photo de lui enfant, auprès de sa mère.

Maman est partie", a sobrement écrit Thomas Dutronc. Le fils de Françoise Hardy annonce la mort de la chanteuse de 80 ans, icône des yé-yé, sur son compte Facebook ce mardi soir. En décembre dernier, l'interprète de "Comment te dire adieu", qui s'était déclarée à plusieurs reprises en faveur de l'euthanasie, racontait dans Paris Match vivre un "cauchemar" à cause de son cancer du pharynx et souhaitait "partir bientôt et de façon rapide".

Dans le classement des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine américain Rolling Stone en 2023, Françoise Hardy était l’unique représentante de la France. Le cancer était apparu dans sa vie dès 2004, prenant plusieurs formes et lui faisant vivre un cauchemar.

L’artiste avoue ainsi à Paris Match en 2023 qu’elle veut « partir bientôt et de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l’impossibilité de respirer ». Elle s’affichait pro-euthanasie, comme auprès de l’AFP en 2021 : « Laisser quelqu’un d’incurable avoir des souffrances insupportables jusqu’à ce que mort s’ensuive est inhumain ».

Quels souvenirs resteront ? Son tube Tous les garçons et les filles, sa voix délicate, le couple people intriguant qu’elle forma avec Jacques Dutronc… Mais pas seulement. C’était aussi l’ambassadrice d’une élégance française et pop à l’international, un « idéal féminin » pour Mick Jagger, figure fantasmée pour Bob Dylan ou David Bowie.

En pleine vague yéyé

Tout commence donc en 1962 avec ce hit instantané – plus de 2 millions d’exemplaires vendus – Tous les garçons et les filles, qu’elle a écrit et composé, fait rare à l’époque.

Elle a 18 ans, c’est son premier disque. Françoise Hardy, toute en contradictions, est là : elle perce en pleine vague yéyé mais ne correspond pas vraiment à cette étiquette. Dans cette période insouciante, sa mélancolie tranche : « Oui mais moi, je vais seule par les rues, l’âme en peine/oui mais moi, je vais seule, car personne ne m’aime ».

Son physique androgyne et sa retenue sont également loin des formes et de l’exubérance d’une Brigitte Bardot. Mais elle préfigure les mannequins longilignes qui envahiront bientôt les podiums. Et elle fait rapidement la Une des magazines photographiée en France par son petit ami de l’époque, Jean-Marie Périer, à l’international par le célèbre William Klein.

Elle a les cheveux longs, une frange – qu’elle gardera plus tard avec sa coupe à la garçonne – et porte à merveille les robes à lamelles, futuristes, signées Paco Rabanne.

Sa grande histoire d’amour

Sa grande histoire d’amour s’appelle donc Dutronc, qui vient lui aussi de secouer les charts avec Et moi, et moi, et moi (1966). Ils auront un enfant, Thomas, lui même devenu chanteur. Mais leur relation est source de désillusions entre les infidélités de l’auteur des Playboys – liaison avec Romy Schneider – et la distance qu’il impose à celle qui devient sa femme. Dans leur immeuble parisien, avant la séparation (sans divorce) ils vivent ainsi dans deux étages distincts…

Cette vie conjugale douce-amère imprègnera toute son œuvre, de Message personnel, immense succès de 1973, composé avec Michel Berger, à Personne d’autre, titre du dernier album éponyme en 2018. Parmi les autres pépites, on peut, entre autres, citer Mon amie la rose (1964) ou Comment te dire adieu écrit par Serge Gainsbourg (1968). Ce morceau est une adaptation de It hurts to say goodbye par l’Américaine Margaret Whiting.

Mais c’est la version Hardy que reprendra – sur une rythmique dance – Jimmy Somerville, l’ancien leader de Bronski Beat, vingt ans plus tard. L’album La question, ovni réalisé avec la Brésilienne Tuca, est un des disques de chevet d’Étienne Daho, admirateur devenu ami de la chanteuse aux cheveux couleur neige, l’âge venu. Le temps de l’amour résonne dans le film Moonrise Kingdom de Wes Anderson et Morrissey, ex-leader de The Smiths ne passe pas une interview sans la citer.

« Le corps libère l’âme qui est d’essence spirituelle »

Pas mal pour une jeune Parisienne – élevée avec sa sœur par une mère seule – qui n’a eu sa première guitare qu’à 16 ans et a poussé la première fois la porte d’une maison de disques après une petite annonce lue dans la presse.

« Toute ma vie, j’ai été à l’affût des belles mélodies. En écouter me met au septième ciel, confie-t-elle en 2018 à l’AFP. Les plus beaux thèmes mélodiques sont toujours mélancoliques ou romantiques ».

Elle disait aussi que chanter ne lui était pas naturel et a rapidement abandonné la scène. Cette férue d’astrologie parlait sans détour de son cancer. Et de l’idée de la fin.

« La mort n’est que celle du corps, lequel est d’essence matérielle. En mourant, le corps libère l’âme qui est d’essence spirituelle. Mais il n’en reste pas moins que la mort du corps est une épreuve considérable et je l’appréhende autant que tout le monde », exposait-elle à l’AFP.

Avec AFP

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