Un premier cas du nouveau variant du virus mpox, également appelé variole du singe, a été détecté en France. L’information a été confirmée par le ministère de la Santé lundi soir. Il s’agit d’une femme hospitalisée au CHU de Rennes, dont l’état de santé reste stable et non préoccupant. Cette nouvelle souche, le clade Ib, avait été identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) fin 2023, avant de se propager à plusieurs pays européens, dont la Suède, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique.
Une patiente française au cœur de la vigilance sanitaire
Bien que la patiente hospitalisée à Rennes n’ait pas voyagé en Afrique centrale, elle aurait été en contact avec deux individus récemment revenus d’une région à risque. Des investigations sont actuellement en cours pour déterminer la chaîne de contamination et identifier les personnes contacts. Ce cas était redouté depuis plusieurs mois, les médecins français ayant été appelés dès la mi-août à une vigilance accrue face à l’émergence de ce nouveau variant.
« On savait qu’un cas finirait par être détecté en France. Nous avons déjà alerté nos structures ambulatoires afin d’agir rapidement », déclarait l’infectiologue Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP).
Une souche plus contagieuse mais maîtrisable en Europe
Ce clade Ib se distingue par une transmission plus rapide que son prédécesseur, le clade IIb, qui avait circulé en France en 2022-2023 avec plus de 5 000 cas confirmés. Contrairement au variant précédent, qui avait principalement touché les hommes homosexuels, cette nouvelle souche pourrait concerner une population plus large. Le virus se propage par contact étroit, via des objets contaminés et possiblement par des gouttelettes respiratoires.
Le taux de mortalité estimé pour le clade Ib avoisine 4 % en population générale en RDC. Toutefois, ce chiffre est à nuancer, car il dépend fortement des conditions de santé locales. En Europe, où l’accès aux soins est meilleur, ce taux pourrait être significativement inférieur.
Une menace qui persiste : coexistence avec l’ancien variant
Le clade IIb continue de circuler en France, bien que de manière plus discrète, avec environ 200 cas recensés cette année. En réponse à l’émergence du nouveau variant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété, dès le 14 août, le plus haut niveau d’alerte internationale, appelant à une coordination mondiale pour freiner sa propagation.
Vaccination et prévention : des outils toujours d’actualité
Face à cette menace, la vaccination demeure l’arme principale. En France, elle est toujours recommandée pour les personnes à risque, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les professionnels du sexe. Les vaccins antivarioliques utilisés jusqu’à présent ont prouvé leur efficacité contre le clade IIb, et il est probable qu’ils soient également efficaces contre le clade Ib, bien que les preuves scientifiques manquent encore.
Cependant, le traitement antiviral Tecovirimat semble inefficace face à cette nouvelle souche, selon une étude récente menée en Afrique. Cette situation renforce la nécessité d’une vigilance accrue et d’une prévention renforcée, combinées à la solidarité internationale, avec la livraison promise de centaines de milliers de doses de vaccins au continent africain.
Un défi sanitaire à suivre de près
L’arrivée du clade Ib en France marque une nouvelle étape dans la lutte mondiale contre la variole du singe. Entre transmission rapide et résistances partielles aux traitements, la vigilance et la prévention restent essentielles pour contenir ce variant. Les efforts conjoints des autorités de santé, des scientifiques et des citoyens seront déterminants pour limiter son impact.
source:le Parisien
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