Pesticides et enfants : l’alerte choc de l’Anses sur des risques graves pour le développement cérébral
Des troubles du comportement, un développement cérébral altéré, des capacités cognitives et motrices touchées, et même des cas de leucémie : les effets des pesticides sur la santé des enfants, en particulier les plus jeunes, inquiètent au plus haut niveau. Jeudi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a tiré la sonnette d’alarme en publiant un avis accablant sur les dangers de certains pesticides largement utilisés, notamment les organophosphorés et pyréthrinoïdes.
Des signaux sanitaires « forts » chez les enfants exposés dès la grossesse
Selon un collectif d’experts mandatés par l’Anses, les données scientifiques sont désormais suffisamment solides pour classer quatre alertes sanitaires au plus haut niveau. Parmi elles, l’exposition pendant la grossesse aux pyréthrinoïdes, très présents dans les insecticides agricoles ou domestiques, est liée à des troubles du comportement et des retards dans le développement neurologique des jeunes enfants.
Autre constat préoccupant : les organophosphorés, une autre catégorie de pesticides, pourraient provoquer une altération des fonctions cognitives, motrices et sensorielles chez les enfants exposés in utero. Chez les adultes, une exposition professionnelle prolongée est également associée à des troubles cognitifs et à un risque accru de leucémie, notamment en lien avec des substances comme le malathion ou la deltaméthrine.
Une utilisation toujours massive, y compris chez les particuliers
Malgré les risques, l’usage de ces substances reste très répandu, non seulement dans le secteur agricole mais aussi dans le cadre domestique, pour des usages amateurs ou professionnels. Une étude épidémiologique récente menée en 2022 confirme d’ailleurs les effets délétères sur le cerveau des nourrissons exposés avant la naissance.
Les experts soulignent aussi des « atteintes spermatiques » dans la population générale, bien que les preuves soient à ce stade moins solides.
Un appel à la vigilance… et à une révision des usages
Face à ces constats alarmants, l’Anses appelle à une réévaluation urgente des pratiques agricoles et domestiques liées aux pesticides. Car si les risques pour la santé humaine, et en particulier celle des enfants, ne sont plus à démontrer, les produits continuent d’être largement diffusés dans notre environnement quotidien.
source:20Minutes
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