Alpes-Maritimes : « C’est de plus en plus difficile de trouver des adoptants », alerte une association de protection des animaux
Adorés et voulus pendant les confinements, les chiens comme les chats se retrouvent maintenant abandonnés.
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20 Minutes : C’est un constat national qui se vit directement en local : l’explosion des abandons d’animaux de compagnie. Habituellement, les associations locales s’attendent à devoir en gérer davantage lors des départs en vacances en juillet et août, mais depuis les confinements, elles vivent un vrai contrecoup .« On a l’impression d’être en été toute l’année, notamment pour les chiens, s’exclame Laurie, la présidente et fondatrice de Rien que pour eux qui agit dans les Alpes-Maritimes. On déborde depuis deux ans. » Elle a d’ailleurs arrêté de prendre en charge des chiens par manque de place.
Alors, elle a lancé un appel à l’aide, « parce que même si on réunit tous les organismes de défense de la cause animale, on ne serait pas capable de tous les sauver, ajoute-t-elle. On n’a plus de trésorerie et plus de place. » Actuellement, ce sont 88 animaux qui sont répartis entre des familles d’accueil et des refuges, en attente de se faire adopter. Mais si, à l’époque de la création de l’association en 2018, il était facile et rapide de trouver un emplacement pour chaque bête, « ce n’est plus le cas aujourd’hui. On voit une évolution dans les comportements des gens. Ils ne veulent plus faire d’efforts, il faut que l’animal soit irréprochable, bien éduqué et sans imperfection physique. »
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Les nouveaux animaux de compagnie en explosion
Une autre star du confinement : le lapin. Il fait partie de ce qu’on appelle les NAC (Nouveaux animaux de compagnie). Une belle boule de poils qui « ne coûte pas cher, peut être achetée sur un coup de tête qui n’a pas de traçabilité, tout comme pour les serpents », explique la gérante de l’association. « Seulement voilà, maintenant les propriétaires ne souhaitent plus s’en occuper. Si les associations ne sont pas disponibles, ils les lâchent dans la rue. Ce sont des espèces qui se reproduisent extrêmement vite, c’est une catastrophe colossale, résume-t-elle. Parfois, ils s’en débarrassent en les tuant eux-mêmes. »
De nombreux cas de maltraitances ont également éclaté avec le confinement. L’association L’espoir des petites pattes, dont les actions s’effectuent entre les Alpes-Maritimes et le Var, en témoigne. Ce mercredi, elle était représentée par l’avocate Me Maryse Bierna au procès d’un homme qui détenait 12 chiens illégalement qui ont été récupérés en octobre 2019 « dans un état lamentable ». L’audience a été renvoyée en juin mais la présidente de l’association continue son combat. « On a encore quatre affaires en cours, sans parler de celles qui risquent de venir ». Chaque année, L’espoir des petites pattes fait « une grosse saisie et une dizaine d’autres toutes aussi importantes mais avec moins d’animaux à sauver ».
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A Antibes, les bénévoles viennent de retrouver 23 chats dans 1 m de hauteur d’urine et de selles avec deux chiens dans un placard. La présidente déplore qu’il n’y ait « jamais de peines correctes pour les personnes capables de faire ce genre de choses ». Elle indique que tout dépend de la commune, des services mis en place pour la protection des animaux et de la gendarmerie ou la police qui s’en charge.
Une maison de retraite pour les chats
En plus, avec le Covid-19, « de nombreux propriétaires déjà précaires ont fait subir la situation à leurs animaux. On a remarqué une hausse de nos actions depuis mars 2020 comme il y a eu un défoulement dans les adoptions et maintenant, il y a eu énormément de retours et d’abandons ». Amandine conclut : « Les gens ne se rendent pas compte de l’investissement que ça nécessite. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de place nulle part dans les associations ou les refuges et on n’a surtout pas de moyens pour en créer davantage. »
Une option, sous certaines conditions, peut alors se trouver à Cannes, à la maison de retraite de la Fondation assistance aux animaux. Actuellement, 23 félins y sont accueillis. Selon les informations de Nice-Matin, les propriétaires âgés, eux-mêmes en maison de retraite ou alors décédés, ne peuvent plus s’en occuper. Ce sont aussi des animaux qui viennent directement de refuges, considérés comme trop vieux et donc difficile à faire adopter. Les animaux sont alors confiés à l’équipe de l’association qui les cajole toute la journée au rez-de-chaussée d’une maison avec un jardin de 135 m2.