Amazonie en feu: Le Brésil rejette l’offre du G7, mais Bolsonaro pourrait accepter les 20 millions si Macron « retire ses insultes »
Le Brésil a appelé, lundi soir, le président français, Emmanuel Macron, à s’occuper « de sa maison et de ses colonies » et a rejeté les 20 millions de dollars offerts par les pays du G7 pour lutter contre les incendies en Amazonie.
À moins que vous ne viviez dans une caverne coupée du monde, vous savez que l’Amazonie est actuellement en proie aux flammes. La région aurait en effet enregistré depuis le mois de janvier plus de 80 000 départs d’incendies, la plupart volontaires. Une véritable tragédie environnementale qui, depuis quelques jours, retient l’attention de millions de personnes dans le monde. Suite à cet émoi, les principaux responsables du G7, qui se tenait il y a quelques jours à Biarritz, ont annoncé leur intention de débloquer 20 millions de dollars pour « aider les pays amazoniens à lutter contre les incendies de forêt et lancer une initiative mondiale à long terme pour protéger la forêt tropicale ». Une initiative renvoyée d’un revers ce lundi par le président brésilien.
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Emmanuel Macron a annoncé une aide de 20 millions de dollars du G7 aux pays d’Amazonie. « Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? » a également lancé Onyx Lorenzoni dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril dernier. « Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises », a-t-il ajouté, faisant référence aux départements et territoires d’outre-mer de la France, dont fait partie la Guyane, frontalière du Brésil et qui comprend une petite partie de la forêt amazonienne. « Le Brésil est une nation démocratique, libre et n’a jamais eu de comportements colonialistes et impérialistes comme c’est peut-être l’objectif du Français Macron. D’ailleurs, avec un fort taux interne de rejet », a aussi affirmé Onyx Lorenzoni.
Candeias do Jamari (Brésil), samedi. De vastes zones de l’Amazonie sont ravagées par les flammes. AFP/Victor Moriyama
« Menteur », « honte des Brésiliens », « pas à la hauteur »
« D’abord il m’a traité de menteur et ensuite, d’après mes informations, il a dit que notre souveraineté sur l’Amazonie était une question ouverte », a dit Jair Bolsonaro avant de rencontrer les neuf gouverneurs d’Etats d’Amazonie. «Avant de discuter et d’accepter quoi que ce soit de la France (…), M. Macron doit retirer ses paroles et à partir de là, nous pourrons parler», a-t-il ensuite précisé à quelques journalistes.
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Pour rappel, Emmanuel Macron a bien dit que Jair Bolsonaro avait « menti » sur ses engagements environnementaux. Puis d’autres accusations ont fusé après un commentaire déplacé du président brésilien sur Brigitte Macron. Le chef de l’Etat a alors déclaré que « les Brésiliens avaient sans doute un peu honte » de leur chef d’Etat et que le monde attendait un président brésilien « à la hauteur ». Lundi 26 août, à l’issue de trois jours du G7 à Biarritz, les pays présents lors du sommet ont débloqué 20 millions de dollars pour combattre les incendies en Amazonie.
image: Wikipédia
L’Afrique subsaharienne aussi touchée
Rappelons également que si tous les regards se portent actuellement vers le bassin amazonien, un autre drame se joue sur le continent africain. En Angola, République Démocratique Du Congo, Tanzanie ou encore en Zambie plus précisément, où des milliers d’incendies ravagent la végétation depuis quelques semaines. La plupart de ces feux auraient une origine agricole (brûlis). Les agriculteurs locaux utilisent en effet le feu pour défricher et brûler les débris des terres cultivées pour préparer la saison suivante.
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Le ministre brésilien de la Défense a cependant affirmé lundi que les incendies en Amazonie étaient « sous contrôle », après le déploiement de plus de 2 500 militaires et des pluies signalées dans plusieurs des régions concernées. La situation « a été un peu exagérée », a ajouté Fernando Azevedo e Silva, qui a affirmé devant des journalistes à la sortie d’une réunion avec le président Jair Bolsonaro que le Brésil avait connu certaines années des « pics d’incendies beaucoup plus graves ».