Covid-19: Une nouvelle année blanche pour les feux d’artifice du 14-Juillet ?
Après une année blanche, les artificiers sont dans les starting-blocks pour 2021. Problème : de nombreuses communes attendent les consignes nationales avant de commander et l’ombre du pass sanitaire plane sur l’organisation des feux d’artifice. Explications.
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La peur d’une deuxième saison blanche tenaille les artificiers. L’an dernier, avec l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, des centaines de feux d’artifice ont été annulées. On a perdu 95 % de notre chiffre d’affaires
, calcule Valentin Loppé, chef de projet Féerie, à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique).
VIA: Ouest-France
Un pass sanitaire
À deux mois du 14-Juillet, les entreprises du secteur naviguent à vue. Elles relèvent la frilosité de nos clients à passer commande pour un spectacle qu’ils ne sont pas sûrs de pouvoir organiser
, constate Bernard Déom, président national du Syndicat de la pyrotechnie, du spectacle et du divertissement. Les rassemblements de plus de 5 000 personnes devraient être autorisés cet été, mais soumis à l’exigence d’un pass sanitaire.
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C’est une immense fumisterie
, s’emporte Jacques Couturier, artificier réputé basé à Saint-Florent-des-Bois (Vendée). Il prend l’exemple de Saint-Malo, qui espère un feu d’artifice cet été. On va demander à des gens qui s’entassent par milliers sur la plage en journée, de présenter un pass sanitaire pour assister à un spectacle en plein air le soir ?
Impossible pour l’heure de l’annoncer avec certitude.
Maires et préfets à la manœuvre
Les préfets comme les maires vont jouer un rôle clé dans ces événements. Le préfet pourra interdire le feu d’artifice quelques jours avant
, rappelle Valentin Loppé. Quant aux Villes, organisatrices, elles risquent de devoir gérer le contrôle des pass sanitaires. Un casse-tête.
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Résultat : les commandes tardent à arriver chez les artificiers. Si dans deux semaines la situation n’est pas clarifiée, je refuserai certaines demandes
, prévient Jacques Couturier. Entre la logistique, la création du spectacle et le transport des matières dangereuses, les gros feux d’artifice doivent être anticipés. Certaines grandes communes ont d’ailleurs étalé leur appel d’offres sur une période allant de 2021 à 2022.
Prudence des petites communes
À l’inverse, les petits artificiers espèrent tirer leur épingle du jeu. On a du stock de l’année dernière, on peut se retourner quelques jours avant
, assure Aurélie Cousin, commerciale de la société mayennaise Plein ciel. Pour inciter les petites communes à passer commande, l’entreprise leur propose de choisir plusieurs dates. Si on ne peut pas tirer le feu au 14-Juillet, ce sera pour le 15 août, voire septembre.
Les feux d’artifice de ces communes risquent d’être pris d’assaut. Il y aura un transfert de population, c’est une évidence. Et personne ne pourra gérer ces afflux
, prévient Jacques Couturier. Alors, certaines villes vont se montrer discrètes. Elles ne communiqueront l’information qu’à la dernière minute
, glisse la commerciale de Plein ciel. Difficile à imaginer à l’heure d’Internet