Des employées d’un CHSLD humiliées après avoir forcées de porter une couche et de manger de la purée

Des employés d’un CHSLD de Repentigny ont dû porter une couche et manger un repas en purée lors d’une formation, pour mieux comprendre la réalité des résidents, dénonce le syndicat.

Le 22 mai dernier, quatre employés du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière, dont deux préposées aux bénéficiaires, ont dû se joindre sans préavis à une formation donnée par un médecin et destinée à une dizaine de résidents en médecine. 

Les préposées ont dû retirer leurs vêtements et enfiler une jaquette et une couche, ont témoigné plusieurs employés au Journal.
Intitulée «atelier de simulation de perte d’autonomie cognitive et physique», la formation a pour but de se mettre dans la peau d’une personne âgée et vulnérable.
Ce CISSS est le premier à offrir au Québec cette formation «novatrice», donnée dans plusieurs pays, nous dit-on.

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Pour ajouter au malaise des employés, ceux-ci ont ensuite dû boire de l’eau afin qu’ils en viennent à ressentir le besoin d’uriner.
Thérèse Martin, présidente du syndicat local des préposés aux bénéficiaires (FSSS-CSN), dénonce cette pratique où on a encouragé les employés à uriner dans leur couche: « Je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai entendu ça. C’est inacceptable. Je n’ai jamais vu une formation de cette nature-là. »

La direction du CISSS de Lanaudière se défend en expliquant que les employés n’étaient pas obligés de prendre part activement à la formation, comme l’a souligné Clément Comtois, directeur des ressources humaines au CISSS: « Les gens étaient libres d’y participer ».

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Mais comme l’indique Thérèse Martin, même s’ils ont la liberté de participer ou non à une formation, les nouveaux employés sont parfois plus vulnérables dans de telles situations: « Les préposés sont déjà très empathiques, ils n’ont pas besoin de mettre une couche pour savoir comment on se sent. C’est assez dégradant. […] Quand t’es nouvellement embauchée, tu n’oses pas parler. Je trouve ça épouvantable. »

Enfin, l’animateur de cette formation, le Dr Tri Minh Tran, médecin de famille à Repentigny, croit fermement que l’expérience qu’il fait vivre aux employés leur permet de mieux comprendre la réalité des patients: « Les gens nous disent qu’ils sont plus conscients quand ils font une approche auprès de la clientèle, qu’ils vont mieux comprendre. »

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