Emmanuel Macron n’exclut pas de retirer la Légion d’honneur à Vladimir Poutine, un geste qui pourrait énerver le président russe
Depuis que le président russe s’est vu remettre l’insigne de Grand-Croix de la Légion d’honneur par Jacques Chirac en 2006, le débat autour de son retrait revient régulièrement. Le président vient d’élever Volodymyr Zelensky au rang de Grand’Croix de la Légion d’honneur, près d’un an après l’invasion russe en Ukraine
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En diplomatie comme en politique, les symboles comptent. Vendredi 10 février, Emmanuel Macron a expliqué envisager le retrait de la Légion d’honneur attribuée à Vladimir Poutine en 2006. Cette décoration avait été remise à titre diplomatique, une pratique qui a suscité de nombreuses controverses. Mais quelle procédure encadre la nomination et le retrait de la Légion d’honneur aux étrangers ?
Le chef de l’État a remis mercredi soir à Volodymyr Zelensky, de passage à Paris lors de son second déplacement hors d’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, la Grand’Croix de la Légion d’honneur. Il s’agit de la plus haute distinction qu’un président français puisse décerner à un homologue. Interrogé par la presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles dans la nuit de jeudi à vendredi, il a expliqué que cette distinction était « un élément de justice et de reconnaissance de notre pays » à l’égard du président ukrainien.
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Mais la cérémonie informelle de remise de la Légion d’honneur à Volodymyr Zelensky à l’Élysée, dont Emmanuel Macron avait tweeté une vidéo, a ravivé les demandes de ceux qui réclament que la France retire cette distinction à Vladimir Poutine. Jacques Chirac avait remis en 2006 au président russe la Grand’Croix de la Légion d’honneur. Cette décision avait immédiatement soulevé une polémique. L’organisation Reporters sans frontières avait notamment tenté en justice, mais en vain, d’en priver le maître du Kremlin.
La remise de la Légion d’honneur à Vladimir Poutine par Jacques Chirac © AFP – VLADIMIR RODIONOV / ITAR-TASS / AFP
Évoquant une « question symbolique mais d’importance », le président Macron a répondu : « Je ne m’interdis rien (…) mais ce n’est pas une décision que j’ai prise aujourd’hui ». Ces décisions « sont toujours lourdes de sens et je pense qu’il faut apprécier le bon moment pour le faire ».
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Les requêtes se multiplient pour que le président français fasse ce geste. Si une nouvelle offensive majeure a lieu le 24 février, date anniversaire de l’invasion, cela pourrait accélérer la prise de décision d’Emmanuel Macron.