En Arkansas, Les victimes de viol devront obtenir l’autorisation de son violeur pour avorter

Dès le 30 juillet prochain en Arkansas, aux États-Unis, les femmes auront besoin d’avertir le géniteur qu’elles portent un foetus pour accéder à une IVG. Ensemble, ils devront se mettre d’accord sur que faire de la dépouille du foetus pour que l’avortement puisse avoir lieu.

Voté en mars dernier en Arkansas, le projet de loi qui interdit aux femmes d’avorter sans l’accord du père de l’enfant, devrait entrer en vigueur fin juillet. L’état d’Arkansas – situé au sud des États-Unis – ne pratiquera plus d’avortement sans avoir obtenu au préalable, la validation du père du fœtus.

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Mais cette loi va encore plus loin. Elle est également valable pour les femmes victimes de viol. Selon The Independent, « même en cas de viol, les femmes souhaitant mettre fin à une grossesse devront demander l’avis de leur agresseur ou de leur partenaire abusif », qui pourrait éventuellement refuser. En clair, les agresseurs auront un droit de regard sur les décisions de leurs victimes. Cette loi permet également aux géniteurs de poursuivre juridiquement les femmes ayant eu recours à une interruption volontaire de grossesse sans leur accord.

Une loi qui limite l’accès à l’IVG

« Dans la plupart des cas, une femme est souvent entourée dans ce type de décision. Mais cet entourage devrait inclure les personnes qu’elle souhaite avoir, des membres de sa famille, son médecin, un représentant religieux, sa mère… Peu importe qui elle sollicite, cela doit être son choix » souligne Talcott Camp, de l’association ACLU.

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Les associations pro choice s’inquiètent que cette loi empêche de nombreuses femmes d’avoir recours à l’avortement. D’abord car les femmes seront donc contraintes d’avertir le géniteur qu’elles souhaitent pratiquer un IVG et donc lui donner la possibilité d’essayer de les en dissuader.

Les victimes de viol ne feront pas exception

Lori Williams, directrice de la clinique Little Rock Family Planning Services, s’inquiète dans les colonnes de Bustle du sort des victimes de viol et ou de violences conjugales. « Il n’y a actuellement aucune protection en place (pour les victimes de viol ou de violences conjugales, ndlr) (…) ».

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Si l’Arkansas n’interdit pas juridiquement l’avortement, cet État très conservateur des États-Unis fait en revanche tout son possible pour dissuader les femmes d’avoir recours à l’IVG. Dans cet état d’environ trois millions d’habitants, seuls quatre établissements pratiquent l’avortement.

Ce n’est pas la première que le droit à l’avortement se voit malmené depuis l’élection de Donald Trump. Dès janvier, le président américain avait signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutenaient l’avortement. En mars encore, un texte adopté par le Sénat du Texas prévoyait d’abolir la clause obligeant les médecins à donner l’ensemble des informations sur la santé du fœtus aux parents. Au risque de mentir pour éviter un avortement. En arrière toute.