En Italie, une allocation de 250 € par mois et par enfant pour faire remonter la natalité

Le Covid a accentué la crise démographique en Italie, avec un nombre de naissances historiquement bas. Pour contrer le phénomène, une allocation exceptionnelle vient d’être approuvée.

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À partir du 1er juillet prochain en Italie, les familles auront droit à une allocation mensuelle allant jusqu’à 250 € par enfant, dès le 7e mois de grossesse, pouvant durer jusqu’à ses 21 ans. « Un moment historique » ​pour le pays, s’est félicitée la ministre de la Famille et de l’Égalité des chances, Elena Bonetti, juste après l’approbation de la loi par le Sénat, fin mars.

VIA: Ouest-France

Une décision prise quelques jours après l’annonce, par l’institut italien de statistiques (Istat), de l’aggravation historique de la démographie du pays après un an de pandémie.

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Une situation démographique jamais vue

D’un côté, l’Italie a comptabilisé 746 146 décès en 2020, un nombre jamais atteint depuis la Seconde Guerre mondiale. De l’autre, le nombre de naissances a plongé de 3,8 %, avec seulement 404 104 bébés.

L’équation est sans appel : en une seule année, le pays a perdu pas moins de 384 000 habitants. Du jamais vu. « C’est comme si une ville comme Florence avait disparu »​, illustre l’Istat.

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D’autant plus inquiétant que le pays était déjà le plus vieux d’Europe avec 23,2 % de ses habitants âgés de 65 ans ou plus (20,4 % en France).

Un effort à 20 milliards d’euros

Si les aspects pratiques doivent encore être précisés, la presse italienne parle donc, avec cette nouvelle loi, d’une « petite révolution »​. Près de 20 milliards d’euros de crédits ont d’ores et déjà été alloués à cet effort par le gouvernement italien. L’allocation sera dégressive en fonction du revenu des parents, afin d’aider au maximum les plus précaires.

En 2019, 20,1 % des Italiens avaient un salaire inférieur à 858 € par mois. Avec la pandémie, un million de personnes ont perdu leur emploi depuis février 2020, faisant passer le taux de chômage de 9,8 à 10,2 % selon l’Istat.

« Promouvoir l’emploi, en particulier féminin »

Le nouveau dispositif remplacera les aides existantes – déductions fiscales, primes à la natalité ou à la maternité – qui n’avaient pas prouvé leur efficacité. Il s’adressera aussi à un plus large éventail de bénéficiaires.

En 2019, l’Unicef classait l’Italie en 19e position sur 31 pays en Europe en matière de politiques nationales favorables à la famille (la France est 10e). Une carence qui retombait, en grande partie, sur les Italiennes : en 2018, 60 % des travailleuses avaient réduit leur temps de travail pour s’occuper des enfants. La nouvelle loi vise, justement, à  « promouvoir l’emploi, en particulier féminin ».

Source: Caroline BORDECQ. – Ouest-France