Euro 2021 – France-Allemagne : Hugo Lloris explique pourquoi les Bleus n’ont finalement pas posé le genou à terre
Les joueurs de l’équipe de France ont renoncé à poser un genou à terre avant le coup d’avant de leur premier match de l’Euro face à l’Allemagne (1-0) mardi. La veille, ils avaient pourtant annoncé vouloir faire ce geste pour dénoncer les discriminations et les violences policières.
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Quelques heures avant le début du match France-Allemagne ce mardi 15 juin, quelques voix, principalement parmi des politiques de droite et d’extrême-droite, s’étaient levées pour s’opposer à la décision des Bleus de poser un genou au sol avant le début de la rencontre. Les Bleus sont finalement restés debout, Hugo Lloris, capitaine de l’équipe, explique leur décision.
La décision des Bleus de poser un genou à terre en soutien au mouvement «Black Lives Matter», avant le coup d’envoi de France-Allemagne mardi soir, avait fait débat (enfin, chez certaines personnes de droite et d’extrême droite). Il ne vous aura pas échappé que les joueurs de l’équipe de France ont finalement décidé de s’abstenir.
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Le capitaine Hugo Lloris s’en est expliqué au micro de RMC après la rencontre : « Le genou par terre, c’était une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l’appui de l’UEFA. C’est le cas en Premier League, où le mouvement a été ensemble et solidaire. Sur cette compétition, c’est moins le cas. »
Parallèlement, le sélectionneur Didier Deschamps a fustigé l’emballement médiatique et politique de ces dernières heures. « L’espace de l’Euro, c’est le centre d’intérêt de tout le monde, donc la moindre petite chose va susciter des réactions. Il y a toujours de la récupération, dans un sens ou dans l’autre. Forcément, ce n’est pas quelque chose de bien. Il y a un tel climat où ça part dans tous les sens », se désole-t-il.
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« Je vous le dis depuis un moment : je trouve qu’il y a une montée en puissance de l’agressivité, de la haine, qu’elles soient verbales ou physiques, qui est très dangereuse », pointe encore « DD ». « Quand on donne la parole à certaines personnes qui sont forcément dans l’excès… Ce sont surtout ces personnes-là qu’on entend. Ça serait bien de baisser un peu le volume pour retrouver la raison de part et d’autre », conclut-il.
« On est tous ensemble dans cette décision »
Le gardien de l’équipe de France a mis l’accent sur le fait que ne pas avoir posé un genou à terre « ne veut pas dire qu’on ne soutient pas la cause ». « On ne veut surtout pas de racisme dans notre sport et dans la société. On voit plus les joueurs britanniques le faire, car c’est dans la lancée de leur championnat. Il n’y a pas de débat, on est tous ensemble dans la décision », propos recueillis par le HuffingtonPost.
Les Anglais continueront
On peut donc supposer que la question ne se posera plus au sein des Bleus avant que l’instance européenne ne s’exprime. « Cela ne veut pas dire qu’on ne soutient pas la cause, on ne veut surtout pas de racisme dans notre sport et dans la société, a ajouté Lloris. On voit plus les joueurs britanniques le faire car c’est dans la lancée de leur championnat. Il n’y a pas de débat, on est tous ensemble dans la décision. »
Les joueurs anglais, eux, continueront à marquer leur soutien à ce mouvement de lutte contre le racisme et les discriminations, a fait savoir le défenseur Tyrone Mings, qui répondait aux critiques de la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel lundi. « Tout le monde a droit à son opinion. La ministre de l’Intérieur est l’une des très nombreuses personnes qui s’opposent à ce que nous nous agenouillions ou qui refusent de le défendre. Nous avons nos propres convictions par rapport à ce que nous pensons pouvoir faire pour aider en tant que joueurs qui peuvent être influents et défendre ce en quoi nous croyons. »
Soutenu par Noël Le Graët
Le mouvement des Bleus est pourtant soutenu par le patron de la Fédération française de football (FFF). Selon Noël Le Graët, c’est « Une reconnaissance par rapport à une injustice ». Il expliquait au micro de RMC « Que nos jeunes joueurs prennent conscience de ces difficultés, je trouve cela très honorable et intelligent de leur part ».