Les femmes battues s’affichent sur les réseaux pour lutter contre la violence conjugale
Ce lundi 15 juillet sur Instagram, ‘Putain de Guerrières’, une association qui vient en aide aux femmes battues, a lancé un appel au secours pour que les choses bougent. Notamment en ce qui concerne l’ex-conjoint d’Adleen Lee, incarcéré en 2017 pour violences aggravées, qui s’est vu accorder une remise de peine et sera libéré deux mois plus tôt, ce dimanche 21 juillet.
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‘Si on fait ce post, c’est parce qu’on a peur pour elle et qu’on aimerait que les choses bougent’ explique Caroline Boisnoir, présidente de l’association. ‘On a beau alerter, avertir la justice, personne n’écoute. Il n’y a que les réseaux sociaux qui permettent d’alerter les ministères et la presse’.
Voir cette publication sur InstagramL’association Putain de Guerrières exige ce jour la protection en urgence d’une de ses guerrières. Guerrière qui a failli mourir et allonger la liste des femmes décédées en 2017. 60 jours d’ITT.. 3 ans de prison dont un avec sursis… pour violence aggravée sur conjoint, sachant qu’il l’avait laissé pour morte… Il a été incarcéré à Fleury Merogis pendant qu elle était en réanimation. Depuis elle fait face seule avec ses 3 enfants, elle se bat tous les jours contre les rouages de l’administration, du fait qu’ils ont été mariés. Adleen Lee est une mère merveilleuse et une femme tellement combative que malgré tout elle aide chaque jours à nos côtés un nombre importants de femmes victimes de violences conjugales. Et ce monstre a eu quelques jours de remise de peine il sort donc 2 mois plus tôt. Nous exigeons en plus du téléphone grand danger, sa protection ainsi que la mise en place du bracelet électronique. Que faut il faire pour que nos femmes soit protégées?? S’il lui arrive quoi que ce soit vous serez responsable et coupable d’avoir libéré un monstre. Dans un courrier adressé aux enfants il les a prévenu qu’il fallait profiter de maman avant sa sortie… Et malgré tout il est libérable dans quelques jours.. Faites le nécessaire et vite Nicole Belloubet, donnez lui ce bracelet électronique. Marlène Schiappa on attends le grenelle, où on agis plus rapidement? Emmanuel Macron donnez les ordres et les moyens nécessaires à nos policiers et gendarmes sous les ordres de Christophe Castaner. Nous, Clemence Xena fondatrice de l’association et Caroline Boisnoir présidente de l’association demandons qu’une solution soit trouvée dans les jours qui suivent… au plus vite. Protégez les! #protegezadleen #putaindeguerrieres
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Mais ce post n’est pas un cas isolé. Depuis un moment, les réseaux sociaux sont devenus le dernier recours pour certaines femmes, victimes de violences. Le 14 mai dernier, c’est Laura qui décidait de lancer un SOS sur Twitter :
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Ms contre tte attente, il a été libéré le jour de la St Valentin. Aucune mesure n’a été prise : bracelet électronique/interdiction de territoire. Pourquoi 1 homme violent, accusé de tentative de meurtre peut-il être remis en liberté avt son procès au détrimt des victimes ?
— Laura (@LauraetAlice) 14 mai 2019
Depuis le début de l’année, 77 femmes ont été tuées par leur conjoint. En novembre 2018, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes avait publié un rapport. Pour lutter efficacement contre ce fléau, ‘il faut un budget fourchette basse de 500 millions d’euros et un budget fourchette haute d’un milliard d’euros. Aujourd’hui, le budget alloué spécifiquement à la lutte contre les violences faites aux femmes est de 79 millions d’euros, c’est-à-dire huit fois moins’ confie Maître Tomasini, ancienne avocate de Jacqueline Sauvage.
Voir cette publication sur InstagramAPPEL À VICTIMES ! Aidez Heidi Duriez ! Partagez ! « Si j’écris ce message aujourd’hui, ce n’est pas simplement pour vous raconter mon histoire mais pour avoir le plus d’indices ou d’éléments possibles sur mon tortionnaire.Je suis à la recherche d’autres victimes qui ont subi les mêmes sévices que moi. En février, un de mes voisins, « Claude », est entré ds mon appartement sans autorisation. Me saisissant par les cheveux avec violence, il m’a aussitôt menacé et malmenée. « Je vais m’amuser avec toi et après je vais te crever ». Pendant un temps indefini, il m’a frappé au visage, a menacé de me brûler avec le gaz et a hurlé plusieurs fois qu’il était un démon que j’étais sa propriété qu’il allait me violer avant et après ma mort et qu’il ne craignait personne. Puis s’est mis à m’étrangler. Alors que je n’arrivais plus à respirer, il a relâché son étreinte et m’a fait un massage cardiaque en m’expliquant qu’il voulait me faire souffrir avant d’en finir avec moi. Il m’a humilié, à tenté de me violer. Je dois la vie à un ami qui a essayé de me joindre je lui ai dis : « Viens me chercher, sauve-moi ! Quand la police est arrivée, cet homme est redevenu normal. Il a dit que j’étais alcoolisée et droguée son torse couvert de mon propre sang. Aujourd’hui je suis en maison de repos, mon appartement est sous scellé. J’ai peur de la suite. J’ai des pertes au niveau de la vue et de l’ouïe. Ma mâchoire est encore déplacée. Je suis terrorisée mais je refuse qu’il fasse d’autres victimes. Cet homme devrait être en prison. Il a un passif très lourd. J’invite toutes les femmes qui le reconnaissent à prendre contact avec moi. Aidez moi à mettre cet homme définitivement derrière les barreaux. Portons plainte massivement Merci » @sofia_sept7 @adelaide_jsev @adleenpdguerrieresidf @putaindeguerrieres @wolinskiki
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Régulièrement évoqué depuis plus de dix ans, le bracelet électronique anti-rapprochement est toujours en phase de test. Testé une première fois en 2012, l’essai n’a pas été concluant par faute de cas. Alors les femmes investissent les réseaux sociaux afin de se faire entendre le plus largement possible, pour que les choses bougent vraiment !