Les témoignages accablants de 8 femmes accusant Eric Zemmour de violences sexuelles (vidéo)

Une enquête de Mediapart dévoile le témoignage de huit femmes qui accusent le candidat à la présidentielle de violences sexuelles. Certaines témoignent pour la première fois, face caméra.

publicités

Le journal « Mediapart » a publié ce mardi 8 mars 2022 une vidéo rassemblant les témoignages de huit femmes accusant Éric Zemmour de comportements inappropriés et d’agressions sexuelles. Le polémiste, candidat à la présidentielle, a réagi aux accusations et dénoncé un « recyclage » de témoignages déjà parus.

« Dans le monde de ces gens-là, on se sert. Et ce jour-là, il s’est servi. »Mediapart (article abonnés) a publié, mardi 8 mars, des témoignages de femmes qui accusent Eric Zemmour de « comportements inappropriés et d’agressions sexuelles ». Certaines s’expriment face caméra, pour la première fois, dans une enquête vidéo de 36 minutes, dont un extrait a été partagé sur Twitter.

publicités

« Bloquée contre la paroi de l’ascenseur et embrassée de force sur la bouche »

Devenue ingénieure, Claire raconte un bref stage, à 18 ans, au Figaro en 2002. Appelée pour aider l’éditorialiste sur un problème informatique, « je sens sa main dans mon dos qui fait des allers retours de bas en haut », affirme-t-elle. Pascale Sauvage, une ancienne collègue d’Eric Zemmour au Figaro, rapporte en avoir parlé à l’ancien journaliste. « Je lui ai dit, tu ne touches pas à la stagiaire ». « Il me dit : « Si maintenant on ne peut plus draguer les stagiaires. Les stagiaires, c’est quand même fait pour faire des pipes et du café ». Il m’a dit ça, je suis sûre », affirme-t-elle.

Une autre ancienne stagiaire, Séverine, l’accuse, en 1999 de « propositions très crues de relations sexuelles » et de l’avoir « bloquée contre la paroi de l’ascenseur et embrassée de force sur la bouche ». Parmi les autres témoignages, Gaëlle Lenfant, ancienne responsable aux droits des femmes du Parti socialiste (PS) accuse aussi l’ancien éditorialiste de l’avoir « embrassée de force » lors d’une université d’été du PS à La Rochelle au début des années 2000.

publicités

Elle s’était exprimée Le 24 avril 2021 sur Facebook à ce sujet. « Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant », relatait Gaëlle Lenfant, alors « jeune militante » socialiste.

« Pour lui, ce sont des objets »

Les femmes interrogées accusent le polémiste de « comportements problématiques et d’agressions sexuelles ». Eric Zemmour se défend pourtant comme le candidat « qui aujourd’hui défend le mieux les femmes ». Interrogé sur les témoignages de sept femmes recueillis il y a plusieurs mois par Mediapart, il avait refusé de répondre aux questions des journalistes dans l’émission « Élysée 2022 » diffusée sur France 2 en décembre 2021. « Je n’ai pas à répondre. Parce que c’est ma vie privée, je ne parle pas de ma vie privée. Ces femmes-là m’accusent sans aucune preuve, comme ça, c’est parole contre parole », avait-il simplement déclaré.

« C’est un candidat à la présidentielle, j’estime qu’il est indigne d’exercer cette fonction », explique l’une des huit femmes dans la vidéo de l’enquête mise en ligne. « On voit bien que pour lui, les femmes ne sont pas des hommes comme les autres, ce sont des sous-hommes, ce sont des objets », dénonce une autre.

« Mediapart veut faire un coup le jour de la journée (des droits, ndlr) de la femme en recyclant des témoignages déjà sortis l’an dernier. Minable à cinq semaines du premier tour », a réagi l’entourage du candidat d’extrême droite auprès de l’AFP. Aucune plainte n’a été annoncée pour l’instant.

Aucune plainte n’a été annoncée

Le 9 décembre 2021 sur France 2, interrogé sur les précédents articles de Mediapart, Eric Zemmour avait estimé ne « pas » avoir « à répondre. Je ne parle pas de ma vie privée, ces femmes-là m’accusent, sans aucune preuve, c’est parole contre parole ». Cette fois-ci, le candidat à la présidentielle n’a pas souhaité faire de commentaires auprès de Mediapart.

Son entourage a quant à lui jugé « minable » que Mediapart « recycle » des témoignages de femmes qui l’accusent de « comportements inappropriés et d’agressions sexuelles » quand il était journaliste, pour lesquels aucune plainte n’a été annoncée.« Mediapart veut faire un coup le jour de la journée (des droits) de la femme en recyclant des témoignages déjà sortis l’an dernier. Minable à cinq semaines du premier tour », a réagi l’entourage du candidat d’extrême droite à la présidentielle.

Mediapart Avec Agences