Toutes les cellules de prison en France bientôt équipées d’ordinateurs

Des dispositifs permettant de se connecter à l' »intranet des prisons » sont actuellement en test dans plusieurs centres pénitentiaires en France. Si l’expérience est positive des terminaux pourraient voir le jour dans toutes les cellules de France d’ici trois ans.

L’administration pénitentiaire veut installer un terminal numérique dans toutes les cellules des prisons françaises d’ici 2022. La mesure devrait faciliter les démarches administratives et lutter contre l’isolement des détenus. Comme le révèle Le Parisien, l’administration pénitentiaire envisage d’installer d’ici 2022 des ordinateurs dans toutes les cellules des prisons françaises.
Une chose est certaine, tout le monde ou presque va avoir son avis sur cette question qui risque de déchainer les passions. Une véritable révolution numérique.

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Faciliter la vie en détention

Quelle forme cette nouvelle mesure va prendre ? Le Parisien explique que cela prendra la forme d’un intranet qui permettra aux détenus de communiquer avec l’administration pénitentiaire. Que les sceptiques se rassurent tout de suite, les détenus n’auront bien évidemment pas accès à internet. Les ordinateurs seront dédiés à faciliter la vie des détenues notamment pour tout ce qui a attrait à la commande de nourriture et à l’horaire des visites de leurs proches. Ces derniers pourront également leur envoyer de l’argent.

Des tests avec des tablettes à Dijon, Meaux et Nantes

Testé dans plusieurs centres pénitentiaires, à Meaux (Seine-et-Marne) et à Nantes (Loire-Atlantique), ainsi qu’à la maison d’arrêt de Dijon (Côte-d’Or), le dispositif était composé d’une tablette sur laquelle il a été demandé aux détenus de commander des paquets de cigarettes. Sa généralisation devrait être actée en fonction des retours sur ces premiers essais, et en cas de retours positifs un déploiement dans les trois ans pourrait être décidé pour les 50 144 cellules de France précise Le Parisien.

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En fonction des résultats de l’expérimentation, le principe pourrait être généralisé d’ici trois ans, « soit via les télévisions, souligne un responsable du projet interrogé par Le Parisien, soit avec des écrans tactiles équipés ou non de claviers » qui seront « carénés aux murs pour des raisons de sécurité. »
L’outil devrait être financé par le budget de 530 millions d’euros alloué à l’amélioration des services numériques dans les prisons.

Une mesure qui vise notamment à limiter la fracture numérique chez les détenus, qui lorsqu’ils sortiront de prison, devront s’adapter à la modernité qui caractérise notre société. Il s’agit donc d’une affaire à suivre de très près.

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« Celui qui veut tricher a déjà portable connecté en 4G »

Damien Pellen, premier secrétaire du syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP), est sur la même longueur d’onde. « Cette modernisation va dans le bon sens, même si elle aurait pu aller plus loin. Celui qui veut tricher arrive déjà à avoir un portable connecté en 4G, estime-t-il. Mieux vaut un accès Internet encadré, afin de réduire la fracture numérique, à l’heure où toutes les démarches – logement, travail – liées à la réinsertion se font en ligne. »

Cette modernisation pourrait ainsi suivre le pas d’une autre mesure, en passe d’être mise en place : l’installation de téléphones dans chaque cellule des prisons françaises. L’objectif est double : favoriser le maintien des liens familiaux et limiter le trafic des téléphones portables, toujours illégaux à l’intérieur des établissements carcéraux. Seuls les numéros autorisés par l’administration pénitentiaires pourront être contactés.