Un chasseur de l’île de Bréhat jugé pour avoir tué un chat avec sa carabine et jeté son cadavre à la mer
Un homme a trouvé une solution radicale pour tenter d’enrayer la prolifération des chats errants sur l’île de Bréhat. Il a été surpris en train de tirer sur un chat avec une carabine. Il était jugé ce mercredi 11 mai pour actes de cruauté par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.
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Il est 9 h 30, le 10 avril 2021, quand un habitant de Bréhat, à la recherche de son chat disparu la veille, aperçoit un chasseur tuer, ce qu’il pense d’abord être son animal, d’un coup de carabine. La bête, prise au piège dans une cage, sera ensuite jetée à l’eau depuis la côte nord de l’île.
Le prévenu, âgé de 74 ans, comparaissait ce mercredi matin devant le tribunal de Saint-Brieuc pour acte de cruauté envers un animal et jet de « sous-produits animaux ». Détenteur d’un agrément de piégeage depuis 1988, celui-ci s’emploie à éliminer les « nuisibles » de l’île.
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Et si les rats sont la cible première, ce jour-là, c’est un chat errant qui s’est retrouvé capturé, appâté par un bout de poulet. Un chat « très amaigri, apathique et souffrant de tumeurs à la tête » selon les dires du septuagénaire. Qui diagnostique, seul, une leucose, maladie « très contagieuse ».
Trois mois de prison avec sursis requis
L’homme de 73 ans était jugé ce mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour maltraitance sur un animal de compagnie et abandon de cadavre dans la nature. Secrétaire de la société de chasse de Bréhat ( Côtes-d’Armor), le septuagénaire est accusé d’avoir piégé un chat dans une cage avant de lui tirer dessus avec sa carabine le 10 avril 2021 sur l’île. Il avait ensuite jeté le cadavre à la mer. C’est un homme qui cherchait son chat qui avait été témoin de la scène et alerté les gendarmes.
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La procureure estime, elle, que « le prévenu se dédouane sur la mairie ». Elle requiert trois mois de prison avec sursis, le retrait du permis de chasse pendant trois ans et une interdiction de détenir un animal pendant cinq ans.
Lors de son audition, l’accusé a d’abord indiqué avoir aperçu un chat errant qu’il souhaitait adopter. Le chat étant selon lui en mauvais état, il aurait alors suivi l’avis d’un vétérinaire qui lui aurait conseillé de l’euthanasier sur place. Défendues par Maître Grillon, les associations Stéphane Lamart et la Société Nationale de Défense des Animaux se sont constituées partie civile dans cette affaire.
« Dans toute cette affaire j’ai l’impression que mon client est le dindon de la farce ! » regrette l’avocat de la défense. La décision sera rendue le 15 juin prochain.